Ils sont les enfants ou les petits-enfants des gens bannis ou s'étant exilés des villes. Nés et élevés au grand air, ils n'ont jamais connu la vie sous terre et savent qu'ils n'y serons jamais les bienvenus. Pour eux, l'existence se résume à ce que la surface peut bien leur offrir, à savoir : pas grand-chose. C'est que là-haut, sans électricité, sans eau courante, sans aucune des facilités qu'offre la technologie humaine, sans lois, sans police, sans gouvernement, les perspectives d'avenir sont plutôt maigres, et l'éducation plutôt limitée... A part devenir fermier ou se lancer dans la contrebande, on n'y trouve pas franchement de quoi être ambitieux.

Pourtant ils sont les survivants par excellence et ont depuis longtemps réappris à coexister avec la nature. Le plus souvent, ils vivent en petites communautés, en clans ou même en solitaire. Ils cultivent la terre, chassent, pêchent, ou pillent leurs voisins... Certains se sédentarisent et s'attribuent un territoire, d'autres préfèrent errer au coeur des vastes étendues sauvages.
Cette pauvreté apparente ne les dépouille pourtant pas de leur plus grande richesse : leur liberté absolue.

Ceux-là ont vu le jour au coeur des citées souterraines et s'y sont certainement toujours sentis à l'étroit. Qu'ils soient en pleine fuite ou en pleine quête, ils sont ceux qui ont délibérément choisi d'abandonner tout derrière eux afin de tenter leur chance à la surface. Amis, familles, situation, civilisation, tout cela n'est plus qu'un souvenir pour ceux qui ont décidés de quitter les boyaux rassurants des grandes métropoles. Bonnes ou mauvaises, leurs motivations sont bien souvent décisives car ils le savent mieux que personne : il n'y a pas de retour en arrière possible.

Sous terre, on voit ces déserteurs comme des utopistes, des fous, des inconscients, voir même des ingrats. Après tout, il est bien étrange d'abandonner le confort et les lumières de la ville pour une vie rude dans une nature inhospitalière. Il est vrai qu'au sein des exilés, on retrouve souvent des parents souhaitant fonder une famille nombreuses et élever leur progéniture de manière plus naturelle, ou simplement des gens en quête de nouveaux horizons. On retrouve également tout ceux qui ont quelques démons à fuir, des secrets qu'ils tentent d'oublier, ou tout simplement les gens qui n'ont plus rien à perdre...

Les bannis n'ont pas choisis cette vie presque sauvage qui est aujourd'hui la leur, leur présence à la surface est le résultat de choix effectués dans le passé, et bien souvent, de mauvais choix... Nés sous terre au sein des grandes citées, ils ont d'une manière ou d'une autre précipités leur propre destin. Repris de justice, dealers, voleurs, délinquants ou simplement trop libres penseurs ou malchanceux, ils ont d'une manière ou d'une autre provoqués le courroux du système en place. Et d'aucun sait qu'il ne fait pas bon se confronter aux autorités, car il est impossible de remporter la partie lorsqu'elles sont impliquées. L'implacable Justice des citées souterraines à donc décrétés que ces individus n'étaient plus à même de vivre en communauté. Après un procès souvent bien trop rapide, on les a tout bonnement mit à la porte, sans égard pour la vie à laquelle on les arrache, parfois très injustement.

Qu'ils soient réellement coupables ou pas, ils sont extraits de force au monde moderne des villes et jetés dehors avec rien d'autre que les vêtements qu'ils portent. Leur position est loin d'être enviable et leurs débuts sont bien souvent difficiles, mais ils ne tardent pas à découvrir que leur bannissement n'est la fin de rien. Après tout, à la surface, tout est possible...