Contexte
C'est une histoire que vous connaissez sur le bout des doigts. C'est l'histoire d'une petite planète bleue perdue dans l'immensité de l'espace, où tout se passait parfaitement bien jusqu'à ce qu'un singe décide un jour de se mettre debout. A partir de là, les choses ont dégénérés et le destin de cette pauvre petite planète bleue était scellé. Dès que l'Homme s'est inventé un langage, on s'est aussitôt mit à prophétiser l'Apocalypse sous toutes ses formes et à toutes les sauces. Et après cela, durant des millénaires on a bossé d'arrache pied pour qu'au moins l'une de ces prédictions se réalise un jour. On a coupé les arbres, massacré quantité de bestioles, fait joujou avec tout un tas de trucs polluants et pondu toute une myriade de machines destructrices, en enchaînant dans la foulée quelques grandes guerres effroyables. Comme on dit : jamais deux sans trois, et la troisième fut la bonne. Après tout le dur labeur accumulé d'une civilisation entière, l'Apocalypse tant attendue était enfin là...
Des lustres à en parler et à l'attendre, cette fameuse fin du monde, et lorsque finalement tous les gouvernements s'écroulent, lorsque enfin l'air devient trop irrespirable et le soleil trop cuisant, l'Homme, dans sa très grande vanité, trouve tout de même le moyen d'être prit au dépourvu. A se croire invulnérable, on en néglige de se ménager une porte de sortie. Mais que faire alors, pour sauver ce qu'il reste de l'Humanité ? Trop tard déjà, pour réaliser ce vieux rêve de coloniser le ciel. A force de viser les étoiles, l'Homme fini par s'enterrer.
On se met donc à creuser la terre et la roche, et mieux que quelques bunkers inhospitaliers, on y construit des citées entières, où les populations malmenées et affamées s'entassent dans l'espoir de fuir cette surface devenue toxique et stérile. On creuse toujours plus profond et toujours plus grand, toujours plus solide et toujours plus perfectionné, et le temps aidant, ces grandes fourmilières sont alors tout ce qui reste des Sapiens sapiens.
Les années passent et les générations aussi, et durant bien longtemps, on oublie presque que l'on n'est pas fait pour vivre sous terre. Près de quatre siècles à perfectionner ces terriers des temps modernes, désormais transformés en joyaux de technologie et de confort, c'est plus qu'il n'en faut pour qu'on n'envisage même plus de ressortir un jour de ces forteresses souterraines, quand bien même la surface est à nouveau habitable.
En ressortir, non, mais y envoyer tous ceux dont on ne veut plus ? Pourquoi pas. Car plus la vie est douce sous terre, plus la population augmente, et bientôt on ne sait plus quoi faire de tous ces gens trop sains et trop heureux. Alors on commence par y envoyer les volontaires, libres penseurs et aventuriers, soit pas grand-monde. Donc on y expédie tous les taulards et les indésirables à la place, méthode douteuse mais très effective qui permet aux villes de se débarrasser de leurs nuisibles tout en économisant de la place. Sous terre en tout cas, tout le monde ou presque est gagnant.
Et là-haut ?
Là-haut, personne ne gagne et personne ne perd. Là-haut, voilà bien longtemps que la nature à reprit ses droits, engloutissant peu à peu les ruines de l'ancien monde, faisant place nette pour les nouvelles générations. Là-haut, il n'y a ni lois, ni gouvernement, ni technologie, on y vie et on y meurt, mais surtout, on y survie.
Entre reconstruction et chaos, c'est dans la poussière et les cendres du passé que les nouveaux habitants de la surface devrons se construire un futur.
Que vous y soyez né, que vous ayez décidé d'y tenter l'aventure ou que l'on vous y ait expédié de force, cette étendue infinie et à nouveau vierge est désormais vôtre...
Quel pionnier serez-vous ?
It's not Kansas anymore !
Il y a 500 ans, cette région n'offrait déjà pas grand-chose de particulier, si ce n'est ce vaste océan de champs cultivés et de prairies d'élevage à l'herbe grasse et bien verte. Aujourd'hui, c'est juste un vaste océan de rien du tout. On peut y marcher des heures, voir des jours sans y croiser âme qui vive, sans cesse malmené par les vents qui soufflent en continu sur ce paysage désespérément plat, sans rien pour s'abriter des rayons mordant du soleil que quelques butes de poussière, quelques dunes de sable, et les quelques arbres rabougris qui poussent sur le chemin.
Et puis, si l'on a de la chance, on arrive aux abords d'un point d'eau, et comme une oasis, les herbes sèches et les cactus laissent place à une nature vivante et fertile. C'est généralement au coeur de ces zones de verdure que sont fondées les premières petites villes de surface. La toute première d'entre elles s'érigeait voilà soixante ans déjà, près de Wilson Lake, soit au milieu d'absolument nulle part. Aujourd'hui, Nowhere accueille près de 250 habitants et qui sait, vous serez peut-être le prochain... ?